Bar à Momos, le premier Bar à Raviolis tibétains de Paris

En dépit des apparences, je n’ai pas prévu de vous parler de l’ouverture du bar de mon pote marseillais Maurice mais bien de celle d’un restaurant tibétain fraîchement Ã©tabli dans le 12ème arrondissement de Paris. Pour les non-initiés, les momos sont des raviolis originaires du Tibet qui, à la façon des jiaozi des chinois Han, se déclinent à l’infini, farcis à la viande comme aux légumes et cuits à la vapeur comme grillés à la poêle. Après les bars à jiaozigyoza et autres mandoo, le Bar à Momos compte bien imposer la déclinaison tibétaine dans la capitale en s’appuyant sur des recettes traditionnelles et une réalisation entièrement faite à la main et à la vue des clients.

Premières Impressions :

Le 218 Rue du Faubourg Saint-Antoine abritait déjà une méritante cantine tibétaine, le Power Tsang, mais l’histoire a visiblement tourné court. L’ancien patron a ainsi récemment vendu à un compatriote qui a décidé de revoir l’espace et le concept. Depuis deux mois à peine, le Bar à Momos présente une salle décorée sobrement sur laquelle veille la figure de l’actuel Dalaï-lama. Le point fort de ce nouvel espace est l’ouverture sur les cuisines. Deux Chefs aguerris s’y affairent avec sérénité et transparence. Ils pétrissent la pâte, calibrent la farce, modèlent les momos et jouent du cuit-vapeur. Tout est préparé maison et à la commande. Une prouesse rendue possible par un nombre limité de couverts, 20 environ. Bien sûr, le nom de Bar à Momos laissait présager un comptoir à la manière d’un Mandoobar ou d’un Gyoza Bar mais il n’en est rien. Dommage. S’agissant du service, le patron assure le coup avec timidité, détente et efficacité. Toutefois, seul, il pourrait vite peiner s’il finit par faire salle comble. C’est d’ailleurs tout le malheur que je lui souhaite tant son restaurant a de quoi attirer les gourmands cherchant une nouvelle cantine abordable et de qualité.

La Carte :

Dans la même veine que celle de plus en plus de restaurants chinois Ã  Paris, la carte du Bar à Momos est contenue et ciblée. Les Momos tiennent bien sûr la vedette avec en tête d’affiche les incontournables Sha Momos (Momos à la vapeur). Malheureusement pas de farce à base de viande de yak à l’horizon mais du BÅ“uf ou du Porc agrémenté de légumes verts. Les 8 Momos se monnayent raisonnablement au prix tout rond de 8 €. Les végétariens sont aussi contentés avec des Tsé Momos (8 €) toujours cuits à la vapeur et réalisés à partir d’épinards, de choux, de fromage et d’oignons. On passe ensuite à une liste de Soupes Ã  chaque fois déclinées avec de la viande ou des légumes. On retrouve ainsi la très courante soupe tibétaine Then Thuk Ã  base de petites pâtes fraîches (8 €). Autre style avec la soupe Thukpa (8 €) où les pâtes sont cette fois-ci tout en longueur. La bonne affaire, c’est la Formule Momo à 12 € comprenant momos + soupe + salade. Avec un petit thé, s’eût été parfait. Au total, tout juste 15 préparations bien senties et largement suffisantes pour s’organiser une savoureuse orgie tibétaine sans décoller pour Lhassa.

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Le Repas :

Le patron prépare derrière son bar deux décoctions très originales. Son Thé au lait tibétain (2.50 €) est réussi mais est réservé aux amateurs. En revanche, son mystérieux Thé maison (3 €) ravira le tout-venant. J’y découvre, entre autres, du thé semi-fermenté, des baies de goji, quelques fleurs, du sucre candi, un jujube et un longane séchés (me semble-t-il). Le mélange est parfumé presque enivrant. Seul le sucre est trop présent mais cela reste une affaire de préférence. Je vous conseille vivement de le commander !

Comme accompagnement, le Bar à Momos sert un Pain tibétain maison (2.50 €). Enroulée sur elle-même, la pâte à pain prend la forme d’une pyramide et renferme un assaisonnement subtil à base d’ail. Un incontournable des lieux particulièrement rassasiant !

Cette petite Soupe au Maïs et à la Coriandre (3 €) est servie dans le cadre de la formule. Elle ressemble à première vue à beaucoup de soupes chinoises que j’ai l’habitude de boire où le blanc d’œuf battu cuit doucement dans le bouillon. Seulement, je l’ai trouvé très intéressante grâce à la profusion de légumes croquants qu’elle renferme. Le poivron et le maïs amènent ainsi de la texture à ce style de soupes visqueuses pas toujours appréciées de nos compatriotes. Même si j’ai beaucoup aimé, la prochaine fois, je goûte l’énigmatique Soupe aux lentilles corail (3 €).

On change de gabarit avec cette monumentale Soupe Then Thuk à la viande et aux légumes (8 €) qui plomberait l’estomac du plus gaillard des sherpas. Le bouillon est top avec ses notes végétales et ses quelques gouttes d’huile pimentée. Bien que la viande eut mérité un meilleur traitement pendant la cuisson, je plonge sans le moindre atermoiement ma cuillère pour débusquer jusqu’à la dernière de ces délicieuses pâtes irrégulières et fondantes.

Ma dégustation de Momos débute avec deux paniers de Sha Momos au BÅ“uf (8 €). Ils prennent une forme classique semblable aux raviolis du nord de la Chine. Le pliage est soigné mais conserve le charme du fait-maison. La pâte est épaisse et amène de la mâche. La farce est parfumée mais peu généreuse et un poil compacte. C’est malheureusement le problème avec la cuisson du bÅ“uf haché à la vapeur. Aussi, je vous conseille davantage ceux au Porc. Je termine mes paniers vapeur plutôt séduit mais pas encore conquis car ces momos mériteraient quelques ajustements.

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C’était sans compter sur les Tsé Momos (8 €) ! Ce sont, à mon avis, les Momos les plus remarquables de ce restaurant. Le pliage s’apparente à celui d’un Xiao Long Bao. La pâte est beaucoup plus fine et fond littéralement en bouche. Cette sensation de fondant est accentuée par une farce confectionnée avec beaucoup de délicatesse et contenant un peu de fromage (« français Â» me dit-on). Ces Momos tiennent leur nom du fait qu’ils sont servis avec une sauce spéciale pimentée presque un condiment visiblement à base d’ail et que l’on peut détendre avec de la sauce soja et du vinaigre. Le patron n’a malheureusement pas voulu m’en dire plus sur la composition précise. Toujours est-il que l’association détonne et démultiplie le plaisir en bouche.

Pas très emballé, je commande tout de même l’un des deux desserts de la carte. M’arrive ce Bo Kyi Tsampa (3 €) au dressage soigné mais quelque peu décalé. J’entame la dégustation avec encore peu d’explications sur la composition de ces curieuses boulettes. Comment vous dire. J’ai eu l’impression de manger une pâte à cookies pas cuite. On sent la farine et il y a forcément une matière grasse qui n’est pas du beurre. Même si elles sont très bourratives, couplées avec le yaourt frais, ça passe très bien et j’ai trouvé ce dessert Ã©tonnement agréable ! Renseignements pris, ces boulettes sont composées de farine d’orge grillé, de farine de blé, de saindoux, de sucre et de fromage de lait de yak (ou plutôt de dri, la femelle du yak) directement importé du Tibet ! Honnêtement, je ne l’ai pas senti. C’est très subtil et le patron précise qu’il n’en met que très peu car la denrée est précieuse.

Bilan :

Faut il y aller ? Oui car j’y ai incontestablement très bien mangé. Les plats sont traditionnels et existaient, pour la plupart, déjà ailleurs à Paris. Seulement la qualité de leur réalisation est remarquable. Je vais même jusqu’à mettre un coup de cÅ“ur pour saluer l’effort de transparence et du tout fait-maison.

Avec qui ? J’y vais seul pour des déjeuners rapides. Il faut venir ici entre amis pour un repas décontracté et à moindre frais.

Y retourner ? Sans problème. Il me reste encore quelques plats à déguster.

La clientèle ? Le restaurant semble être un point de rendez-vous de la diaspora tibétaine à Paris. Pour autant, on y croise beaucoup de jeunes gens du quartier venus ici pour la pause déjeuner ou après une séance de sport.

C’est cher ? Une formule à 12 € peut être largement suffisante. Même les gros mangeurs ne pourront dépasser une addition autour de 20 €.

Informations :

Bar à Momos
218 Rue du Faubourg Saint-Antoine â€“ Paris 12ème
Métro : Faidherbe – Chaligny
www.baramomos-tibet.com

 

 




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